À défaut de pouvoir définir le temps, il est donné à chacun de le ressentir, de l’expérimenter.
Votre réalisation (dispositif, photographie, vidéogramme) jouera avec le temps et questionnera l’idée de la durée et la temporalité
Contraintes : votre production plastique intégrera un (ou des) objet(s) et devra « donner au spectateur de ressentir le temps»
Durée : 3 X 2 heures
Temporalité : c’est « le caractère de ce qui existe dans le temps »
Références artistiques :
![]() |
Memento mori mosaïque Naple 1er ap JC |
![]() |
Le Caravage Saint François en méditation 1602 |
![]() |
Le Caravage Saint François en méditation 1605 |
![]() |
Jacopo Ligozzi Tête coupée sur un livre 1620 |
![]() |
Codognato Atilio_Pendentif_v1950. |
Arman Les horloges Paris gare st Lazare |
Christian Boltanski Venise 2011 |
![]() |
Damien Hirst crystal skulls 1993 |
![]() |
Darren Almond Tide 2008 |
![]() | ||
horloge-humaine |
![]() |
James Hopkins Shelf Life, 2006; The Sands of Time, 2008 |
![]() |
Nicolas Nixon The Brown Sister 1975 2011 |
![]() |
On Kawara Date Painting 1960 |
![]() |
Roman Opalka de zéro à moins l’infini 1960.... |
![]() |
The Clock Christan Marclay – Venise 2011 |
![]() |
Urs Fischer Sans titre Venise 2011 |
![]() | |
|
![]() |
Warhol Andy Skull1976 |
Livres :
OPALKA 1965/1-∞, Roman Opalka, à partir de 1965
Roman Opalka est un artiste que l’on pourrait caractériser de protocolaire. En effet, depuis 1965, il peint des lignes de nombres sur une toile. Ses nombres sont en blanc sur fond noir, il commence par peindre du coin supérieur gauche jusqu’au coin inférieur droit. Partant de 1 en 1965, il a atteint en 1972 le nombre 1 000 000.
À partir de cette date, il décide d’ajouter 1% de blanc au fond de chaque toile qu’il appelle Détail. Chaque Détail s’éclaircit donc progressivement, jusqu’à ce que chaque Détail soit de nos jours presque blanc. Chaque Détail est une toile de 196 x 135 cm, les chiffres sont réalisés avec un pinceau N° 0. Lors de la réalisation de chaque Détail, il énumère la suite de nombres qu’il peint. Cette énumération est enregistrée à l’aide d’un magnétophone.
Aussi, pour bien marquer le temps qui passe, lorsqu’il termine une séance de travail, il prend une photographie de lui-même dans des conditions invariablement identiques d’une photo à l’autre : fond blanc (en fait le Détail en cours), avec une chemise blanche, baignant dans un éclairage blanc, avec toujours la même expression sur le visage.
Le 22 juillet 2004, Opalka en est à son 227ème Détail, il était arrivé au nombre 5 486 028 (source : Le Monde du 31 juillet 2004).
Les vanités :
Une vanité est une catégorie particulière de nature morte dont la composition allégorique suggère que l'existence terrestre est vide, vaine, la vie humaine précaire et de peu d'importance. Très répandu à l'époque baroque, particulièrement en Hollande, ce thème de la vanité s'étend à des représentations picturales comprenant aussi des personnages vivants comme Les Ambassadeurs d’Holbein.
Les Memento mori :
Memento mori est une locution latine qui signifie « Souviens-toi que tu mourras ». Elle désigne un genre artistique de créations de toutes sortes, mais qui partagent toutes le même but, celui de rappeler aux hommes qu'ils sont mortels et la vanité de leurs activités ou intérêts terrestres.
Livres :
« C’est la vie » Vanités de Pompéi à Damien Hirts ed Skira
« Les vanités dans l'art contemporain » Anne-Marie Charbonneaux
Vanité liens
intéressants
Généraux :
Détaillés :
"Quand je suis des yeux, sur le cadran d'une horloge, le mouvement de l'aiguille qui correspond aux oscillations du pendule, je ne mesure pas de la durée, comme on paraît le croire; je me borne à compter des simultanéités, ce qui est bien différent. En dehors de moi, dans l'espace, il n'y a jamais qu'une position unique de l'aiguille et du pendule, car des positions passées, il ne reste rien. Au-dedans de moi, un processus d'organisation ou de pénétration mutuelle des faits de conscience se poursuit, qui constitue la durée vraie. C'est parce que je dure de cette manière que je me représente ce que j'appelle les oscillations passées du pendule, en même temps que je perçois l'oscillation actuelle. Or, supprimons pour un instant le moi qui pense ces oscillations du pendule, une seule position même de ce pendule, point de durée par conséquent. Supprimons, d'autre part, le pendule et ses oscillations; il n'y aura plus que la durée hétérogène du moi, sans moments extérieurs les uns aux autres, sans rapport avec le nombre. Ainsi, dans notre moi, il y succession sans extériorité réciproque; en dehors du moi, extériorité réciproque sans succession. " Bergson
Bergson critique l'idée classique que l'on se fait du temps que l'on voit, un temps mesurable par les horloges. Il rend ainsi au temps sa vraie nature, celle d'un temps pétri de durée. Cette nature du temps ne va pas de soi. Aussi Bergson affirme-t-il, dans un passage de son oeuvre que nous allons analyser, l'hétérogénéité de cette durée avec le temps conçu à l'image de l'espace. Il se demande ainsi ce que signifie mesurer le temps, et, ce faisant, s'il est possible de mener à bien cette expérience.
Bergson, qui constate que ce n'est pas la durée que l'on mesure lorsque l'on observe une horloge, peut ainsi montrer que cette durée n'existe qu'en "moi ". Il donne à comprendre que la durée intime et la réalité spatiale sont deux phénomènes étrangers l'un à l'autre.
L'analyse du texte de Bergson consacrée à la mesure du mouvement devrait nous permettre de comprendre en quoi consiste au juste notre appréhension du temps. Nous chercherons à mettre en évidence l'intérêt mais aussi les limites qu'il y peut y avoir à montrer que rien ne permet de mesurer la durée en dehors de soi et, qu'ainsi, c'est à l'intérieur de soi-même que se constitue la durée.
La réflexion de Bergson porte sur le temps. Bergson dénonce une confusion entre le temps vécu et le temps mesuré, celui de la conscience et celui que mesurent les horloges.
La question est de savoir si le temps tel qu'il est vécu par la conscience est de même nature que celui que mesurent les horloges.
La thèse de Bergson est que le regard de l'homme fixé sur le cadran d'une horloge ne voit que la juxtaposition de positions n'ayant aucun lien entre elles. Seul le moi éprouve le temps, dont l'essence est de durer.
L'auteur a construit son texte de façon à faire apparaître l'hétérogénéité du temps à l'espace. Après avoir décrit et analysé successivement la pseudo-perception du temps offerte par l'observation d'une horloge, et celle, authentique, de la conscience faisant l'expérience intérieure de la durée, Bergson oppose terme à terme l'intériorité de la durée à l'extériorité de l'espace en se livrant à une expérience mentale qui isole leurs appréhensions respectives.
D'après l'analyse détaillée du texte de Bergson réalisée par Valérie Marchal,
http://www.philonet.fr/ComText/Bergtps.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire