mercredi 19 octobre 2011

Faites vos je...


Autoportrait, faites vos " je "


Réalisez une production plastique qui donne sens à l’incitation faites vos " je ".
Matériel, technique, support, médium… : libre




Life is so complex, Martial Raysse, 1966


Portrait, autoportrait, autobiographie et identité à travers l’art vidéo

Aujourd’hui, de nombreux artistes continuent de perpétuer la tradition du portrait et de l’autoportrait à travers le médium vidéo, utilisant l’autofiction, l’autodérision ou la narration autobiographique, comme autant d’outils affichés d’une profonde quête identitaire. L’autofiction vidéo leur sert bien souvent à exhiber des fantasmes, des histoires personnelles ou des tragédies, tout en se parant d’un masque romanesque emprunté à la littérature.

Repères sur l’art contemporain dans l’histoire.
Introduction du portrait dans l’histoire de l’art classique
Le portrait et ses différents médiums : peinture, dessin, sculpture.
L’évolution du portrait : le portrait religieux qui représente le divin donc le non visible, les portraits royaux, les portraits bourgeois…
Les liens avec l’autobiographie et son développement au XIXe siècle en relation avec les sciences humaines.
Les évolutions technologiques et créatives, la photographie et son principe de reproduction, la vidéo.
Le portrait questionne l’identité et interroge le concept de la représentation.

En quête de soi

Les avants gardes ont œuvré à l’édification d’un monde nouveau et ont relégué au second plan le sujet : le motif autant que l’individu. Dans l’après-guerre, temps des failles et de la désillusion, on tente de reconstruire le monde autour de l’homme, celui qui s’exprime comme celui qu’on représente. On constate un retour dans les œuvres à des formes qui révèlent un rapport au monde individualisé.
Photographie et psychanalyse transforme radicalement les enjeux du portrait, interrogant la fonction d’identité et exhibant les conflits internes qui tiraillent l’individu et menacent son intégrité.

Autoportrait

Apparu à la fin du Moyen Age, ce genre obéit pour l’artiste à des motivations diverses : pallier l’absence d’autre modèle, se présenter dans une position sociale, sonder le mystère de son être.
Dans le prolongement de cette tradition, Picasso multiplie les représentations du peintre au travail face à son modèle, mêlant souvent l’autoportrait professionnel à l’intimité de la relation amoureuse.
Francis bacon tente de saisir la matière mouvante de son propre visage. Beckmann avec ses 80 autoportraits réalisés entre 1899 et 1950 se situe dans la filiation de Rembrandt : la vision qui se dégage de l’ensemble est celle d’une existence frappée de discontinuité, d’un individu aux prises avec les aléas de l’histoire et avec ses propres troubles.
En 1948-49 Warhol se dessine avec un doigt dans le nez, corrigeant ironiquement ce visage qu’il n’a pas choisi. " Si vous voulez tout savoir sur Andy Warhol, vous n’avez qu’à regarder la surface de mes peintures, de mes films, de moi. Me voilà. Il n’y a rien dessous. ".
Orlan et sa pratique artistique : transformation de son corps, prothèses (lien avec la performance et le corps de l’artiste).


Jeux de genres et jeux de rôles

Duchamp s’invente un double féminin Rrose Sélavy et affuble La Joconde de moustaches.
Pierre Molinier dans la mouvance surréaliste poursuit avec ses photographies un identité morcelée : il s’y compose un personnage androgyne.
Dans ce travail sur soi passant par la métamorphose du corps : dès lors ce n’est plus tant l’identité qui est questionnée (quoique le visage soit recouvert de peinture comme chez Bruce Nauman) mais l’existence physique.
L’œuvre de Cindy Sherman prise dans son ensemble se présente comme une vaste galerie de personnage et de rôle qu’elle-même campe au prix de déguisements qui la rendent plus ou moins méconnaissables. Caméléon, elle arpente les scènes de la peinture ancienne, les films hollywoodiens, suggérant des bribes de narration laissées en suspens. Ce goût du travestissement ramène aux déguisements de l’enfance n’en n’est pas moins inquiétant par la scission de la personnalité qu’il suggère.
Bruce Nauman quand il se filme en train de faire des grimaces, se moque autant de lui même que de la croyance dans le pouvoir de transformation de l’art.
Les vidéos de Pierrick Sorrin le montrent dans des situations inconfortables voir grotesques et dénigrent la figure de l’artiste


Le portrait et la réalité

Le réalisme du portrait interroge ce qui nous nous détermine ? Notre physique, notre nom, l’endroit où nous sommes nés, là où l’on vit ?
Les sérials portraits de Sigrid Coggins (artiste vidéaste d’Annecy).
Ecart entre ce que nous croyons être, ce que nous voulons être, ce qu’autrui perçoit de nous : histoire de voir et d’être vu.

Le portrait dans notre société

Photographie d’identité nécessaire sur nos papiers pour nous " reconnaître ".

Le portrait robot.
L’identité personnelle et collective : aujourd’hui nous vivons dans un système de surveillance : vidéosurveillance avec les caméras dans les espaces publics, le fichage avec les téléphones portables et cartes bancaires.
Relation au voyeurisme et son retentissement dans les médias (la télé réalité).
(Voir également les vidéos de Jans Peters, Carine Doerflinger qui met en scène son corps, les photographies de Valérie Belin, Florence Lambert, Euxyseme, Anne Katrin Dolven…)

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