mercredi 21 septembre 2011

La représentation: une tentative de définition


LA  REPRÉSENTATION : qu’est-ce que c’est ?
 Une tentative de définition

Définition (en philosophie) « Ce terme vise à désigner en son sens le plus large, ce qui est présent à l’esprit, ou "ce qui forme le contenu concret d’un acte de pensée" (Lalande).
Par extension, c’est la production d’une trace (œuvre picturale, théâtrale…) qui restitue cette pensée à laquelle peuvent s’ajouter des données telles le souvenir, le fantasme…

Le sociologue E.Morin donne cette définition de la représentation :
Une représentation c’est un processus de construction à partir de l’action de la réalité sur nos sens mais également des acquis de notre mémoire, des fantasmes qui nous font privilégier certains aspects plutôt que d’autres. Cette construction est ensuite projetée sur le réel, fermant ainsi la boucle. Notre vision du monde et des autres est donc faite de représentations que nous projetons sur la réalité. Cette représentation est donc sélective, une partie est délaissée, complétée par des signes provenant de la mémoire et de données fantasmées, subjectives…Il ya quelque chose d’hallucinatoire dans ce processus.
d’après E. Morin : La méthode : "La connaissance de la connaissance" p. 106-107

En arts plastiques, la représentation concerne l’image que l’artiste donne de ce qu’il voit et conçoit. Cette image peut nous donner le sentiment d’être plus ou moins fidèle à la réalité. Cette représentation agit donc comme un filtre, des lunettes à travers lesquelles l’artiste observe et analyse le monde. Ce monde peut être extérieur comme intérieur. La représentation est donc attachée aux images mentales. Quel que soit le souci d’objectivité de l’artiste, il ne parviendra à donner du monde que l’image de sa représentation. Platon considérait que le peintre ne pouvait que donner l’image d’une image alors que le poète pouvait signifier l’image d’une chose plus directement. Si représenter une chose revient à en restituer l’image, pourquoi est-ce si complexe ?


Représenter reviendra alors à montrer une idée que je me fais de la chose à représenter et non pas montrer la chose elle même. C’est donc bien l’image d’une image. Représenter c’est présenter une seconde fois. Cela revient à extraire une image de ce que je perçois du monde et à la restituer après passage dans la machine à pensées qu’est ma conscience.
Mais ma conscience n’est pas la seule à s’occuper de mes représentations. Bien sûr les associations de pensées qui se forment en moi ont beaucoup à voir avec l’inconscient. Par définition je ne maîtrise pas cet inconscient, il agit sur mes représentations, peut les modifier par le jeu des fantasmes qui l’animent.
Donc il ya dans la représentation d’une chose à la fois une part de perception sensorielle, d’interprétation de ma mémoire, de ses souvenirs et de ma connaissance de cette chose, mais il y a aussi des sentiments et des fantasmes associés à cette chose dont certains sont enfouis dans mon inconscient. Ce doux mélange est ensuite comme projeté sur le réel que je croyais simplement observer et traduire honnêtement sans arrière pensée.
Lorsqu’il vous est demandé : « Vous représenterez ceci ou cela… » vous comprenez maintenant qu’il ne s’agit pas d’une chose aussi simple qu’un schéma.
Peut-on maîtriser les enjeux de la représentation que l’on donne d’une chose ?
Disons oui pour simplifier, si l’on reste attentif aux idées qui se forment en nous et que nous connaissons l’arrière plan culturel qui accompagne cette chose à représenter. Il existe de nombreux codes qui permettent d’identifier le type de représentation auquel on est confronté.
Mais la force des artistes est bien souvent de brouiller ces codes pour parvenir à un degré d’expression personnel.

C. Cirendini

Programme et matériel Art plastiques option Facultative

Programme et matériel Art plastiques option Facultative Lycée Costebelle Hyères

L’élément central de l’option AP est le projet de l’élève, son questionnement, son cheminement personnel à travers une problématique importante.

« Le programme se construit autour de la question de la représentation. Toujours abordée en relation avec les productions des élèves, cette question permet d'interroger :
- les procédés de représentation (les outils, les moyens et techniques, les médiums et matériaux utilisés et leurs incidences) ;
- les processus (le cheminement de l'idée à la réalisation, les opérations de mise en œuvre, la prise en compte du temps et du hasard, la production finale) ;
- les codes (modèle, écart, ressemblance). »

« La pratique artistique met une intention à l'épreuve de sa concrétisation. Par l'expérience sensible, la pratique vise à faire expérimenter et comprendre des processus de création et à favoriser la construction d'attitudes artistiques. L'élaboration d'une production plastique conduit nécessairement à la prise en compte de contraintes matérielles qu'il faut apprendre à maîtriser, adapter, contourner ou dépasser. Elle développe l'inventivité et affine les capacités expressives de l'élève.
 Elle se fonde sur l'exercice d'une pratique critique. Pour en maîtriser tous les aspects, l'élève expérimente ou perfectionne l'usage des outils traditionnels comme de ceux qui se rapportent aux technologies contemporaines.
La pratique artistique permet à l'élève de progressivement choisir et développer ses propres moyens d'expression. La diversité des projets suppose des modes d'expression différents : dessin, peinture, volume, installation, infographie, vidéo coexistent. »
Extraits du Bulletin officiel spécial n°9 du 30 septembre 2010

Nous aborderons la question de la représentation en traitant en détail et chronologiquement 3 genres artistiques importants :
Au premier trimestre le genre du portrait et de l’autoportrait
Au second trimestre le genre de la nature morte
Au troisième trimestre le genre du paysage
Chaque partie du programme fera l’objet de propositions (très) ouvertes à travers lesquelles vous allez réaliser une ou des réalisations plastiques différentes.
Nous aborderons différentes techniques, médiums et matériaux afin de pouvoir diversifier au maximum vos réalisations. Chaque proposition sera mise en relation avec des références culturelles et artistiques.

L’impératif de l’option Arts Plastiques : 

SE FAIRE PLAISIR


Matériel nécessaire :

  • Un carton à dessin format raisin (50X65cm)
  • 10 feuilles (minimum) blanches format raisin (50X65cm) 200 grammes + quelques feuilles de calques
  • 5 tubes (75 ml minimum) d’acrylique  les 3 couleurs primaires, le noir et le blanc
  • 3 pinceaux brosse, 3 pinceaux souples de différentes largeurs
  • Une petite boite d’aquarelle
  • Des crayons à papier (HB, 2B….) des fusains, pastels secs, pastels gras, sanguine….
  • 1 classeur A4 + pochettes plastiques + feuilles imprimantes
  • Crayons de couleur, feutres, feutre fin noir
  • Un carnet de croquis et d’esquisses
Et surtout des matériaux de récupération : cartons, papiers d’emballage, tissus…..

Le matériel peut s’acheter dans divers magasins (Arts 3000, Charlemagne…) ou sur Internet le géant des beaux arts :  http://www.geant-beaux-arts.fr/


MOI X 10

MOI, MOI, MOI, MOI, MOI, MOI, MOI, MOI, MOI, MOI, MOI, MOI, MOI, MOI, MOI....



«  Vous réaliserez une série de 10 autoportraits minimum les plus différents possible. »
Contraintes:
Utilisez des techniques, des supports, des médiums variés (voire opposés).
Cette série d’ autoportraits devra donner une image  changeante  ou ambigüe de votre apparence et de votre personnalité.
Expérimentez le maximum de techniques /supports/médiums

Définitions :
Autoportrait : L'autoportrait, figure de l'artiste par lui-même, est un exercice que de nombreux peintres ont pratiqué. Le genre, qui semble absent dans l'antiquité, et exceptionnel au Moyen Âge, émerge avec la Renaissance, lorsque l’individu devient en soi un centre d’intérêt majeur.
Narcissisme : admiration, amour exclusif de sa propre personne    
                       concept qui désigne un attachement exclusif à soi-même  
Narcisse : Dans la mythologie grecque, Narcisse est un chasseur originaire de Thespies en Béotie. Il est le fils du dieu fleuve Céphise et de la nymphe Liriope
À sa naissance, le devin Tirésias, à qui l'on demande si l'enfant atteindrait une longue vieillesse, répond : « Il l'atteindra s'il ne se connaît pas. » Il se révèle être, en grandissant, d'une beauté exceptionnelle mais d'un caractère très fier : il repousse de nombreux autres prétendants et prétendantes, amoureux de lui, dont la nymphe Écho, qui lui jette une malédiction : un jour qu'il s'abreuve à une source, il voit son reflet dans l'eau et en tombe amoureux. Il reste alors de longs jours à se contempler et à désespérer de ne jamais pouvoir rattraper sa propre image. Il finit par dépérir puis mourir d'une passion qu'il ne peut assouvir, et est pleuré par ses sœurs les naïades. À l'endroit où l'on retire son corps, on découvre des fleurs blanches : ce sont les fleurs qui aujourd'hui portent le nom de narcisses.
Nombrilisme : caractère d'une personne qui ne s'intéresse qu'à elle-même  
Egocentrisme :  particularité à être centré sur soi-même, à tout ramener à sa personne, à son intérêt  
Egotisme : disposition à cultiver son ego d'une manière excessive, à parler de sa personne à tout propos  

Références artistiques :


Durer « autoportrait » 1500
Van Eyck  Les époux Arnolfini 1422
Diego Vélasquez « Les Ménines » 1656
Rembrandt Van Rijn « Autoportrait » 1659 et 1660
Ingres “Autoportrait” 1804
Gaspard Friedrich  « Les 3 âges de la vie »
Goya “Autoportrait” 1818
Eugène Delacroix “Autoportrait a gilet vert” 1837
Gustave Courbet « Autoportrait » 1844 et « L’homme blessé » 1844
Claude Monet « Autoportrait avec un béret » 1886
Vincent Van Gogh « Autoportrait » 1887
Duchamp Marcel Rrose Sélavy 1921
Haussman Raoul ABCD portrait de l'artiste 1923 24
Chuk Close « Autoportrait » 1961
Andy Warhol « Self Portrait » 1966, 1979
Duane Hanson “artiste assis” 1971
Michel Journiac « hommage à Freud » 1972
Jean Olivier Hucleux  « double autoportrait » 1972
Gilbert and Georges 1980 et 1987
Cindy Sherman 1981
Ester Ferrer « Portrait aléatoire » 1999
 Moébius « autoportrait »
Costin Simon “Senseless” 1996
Gadenne bertrand la tête 1997
Norman Rockwell « triple autoportrait »
Oldenburg  « statue vivante » 1960
Opalka Roman  « 10011 30303 détail »
Rebufa « mariage » 1988
Zhi Jie Qiu Tattoo 1997



Durer « autoportrait » 1500
Van Eyck  Les époux Arnolfini 1422
Diego Vélasquez « Les Ménines » 1656
Rembrandt Van Rijn « Autoportrait » 1659 et 1660

Ingres “Autoportrait” 1804

Gaspard Friedrich  « Les 3 âges de la vie »

Goya “Autoportrait” 1818

Eugène Delacroix “Autoportrait a gilet vert” 1837
Gustave Courbet « Autoportrait » 1844

Gustave Courbet « L’homme blessé » 1844

Claude Monet « Autoportrait avec un béret » 1886

Vincent Van Gogh « Autoportrait » 1887

Vincent Van Gogh « Autoportrait » 1887
Duchamp Marcel Rrose Sélavy 1921

Haussman Raoul ABCD portrait de l'artiste 1923 24


Chuk Close « Autoportrait » 1961

Chuk Close « Autoportrait » 1996


Andy Warhol « Self Portrait » 1966, 1979



Duane Hanson “artiste assis” 1971
Michel Journiac « hommage à Freud » 1972

Jean Olivier Hucleux  « double autoportrait » 1972

Gilbert and Georges 1980 et 1987


Cindy Sherman série d'autoportraits fictionnels








Ester Ferrer « Portrait aléatoire » 1999

Moébius « autoportrait »

Costin Simon “Senseless” 1996

Gadenne bertrand la tête 1997

Norman Rockwell « triple autoportrait »

Oldenburg  « statue vivante » 1960

Opalka Roman  « 10011 30303 détail »

Opalka Roman  « 10011 30303 détail »

Opalka Roman  « 10011 30303 détail »

Opalka Roman  « 10011 30303 détail »

Opalka Roman  « 10011 30303 détail »

Rebufa « mariage » 1988

Zhi Jie Qiu Tattoo 1997




L'autoportrait dans l'Italie de la Renaissance  A l'origine d'un genre

Florence s'affirme dès le Quattrocento comme un lieu essentiel dans la genèse de l'autoportrait, considéré par le célèbre Vasari comme le geste fondateur de la peinture. D'abord subtilement cachée dans de grandes compositions religieuses, l'image de l'artiste va peu à peu s'émanciper et devenir l'instrument de sa reconnaissance au sein de la société. Autoportraits dépouillés s'affirmant dans une orgueilleuses simplicité, artistes montrant fièrement les attributs de leur métier ou s'affichant dans la gloire de leur réussite, le genre de l'autoportrait va s'épanouir tout au long du Cinquecento, de Pérugin au Caravage.
Vasari, Alberti, Gozzoli, Ghiberti, Cinquecento, Signorelli, Pérugin, Parmesan, Titien  

La collection d'autoportraits du musée des Offices

L'illustre nom des Médicis est étroitement lié à l'histoire des autoportraits. C'est en effet au cardinal Léopold Médicis que revient le mérite d'avoir commencé au XVIIe siècle la plus fabuleuse collection de portraits d'artistes jamais réunie au monde. Installée dès la fin du même siècle dans la Galerie des Offices de Florence, elle a continué de s'enrichir au fil des siècles et jusqu'à ces dernières années.

Continuité et renouveau au XXe siècle L'autoportrait qui s'efface

Loin de s'éteindre, la pratique de l'autoportrait affiche tout au long du XXe siècle une vigueur étonnante, comme l'atteste le foisonnement de ses expressions artistiques, y compris dans l'art abstrait. Rêve impossible, source d'angoisse et de frustration, l'acte d'auto-représentation hérité du drame de Narcisse incarne dans la modernité les nouveaux enjeux de la quête identitaire du créateur. Dépersonnalisation, décomposition, métamorphose... De Francis Bacon à Cindy Sherman, l'autoportrait devient désormais un terrain d'expérimentation sans limites pour le créateur contemporain.
miroir, Narcisse, Mondrian, abstraction, fiction, jeu, dérision 

L'autoportrait au miroir de la psychanalyse

Le XXe siècle est le siècle de l'invention de la psychanalyse. Sans avoir la prétention d'expliquer l'art par l'inconscient, la psychanalyse ouvre incontestablement de nouveaux champs d'investigation. De l'ambivalence des pulsions entre Eros et Thanatos, de la construction à la destruction de soi en passant par l'irruption du corps, l'analyse de l'autoportrait s'ouvre à de multiples interprétations.
regard, Egon Schiele, corps, nudité, Robert Morris, métamorphose, Vanités, temps, Warhol 

L'autoportrait manifeste face aux idéologies du XXe siècle

L'histoire tourmentée du XXe siècle trouve de nombreux échos dans les autoportraits. Ceux-ci permettent à l'artiste de revendiquer des idées en usant de tous les subterfuges esthétiques. La figure même de l'artiste devient alors l'instrument d'un combat politique, un fait de résistance plus ou moins masqué contre les idéologies totalitaires, un acte de mémoire contre les atrocités passées.
James Montgommery Flagg, Erik Boulatov, Erwin Blumenfeld, nazisme, Ron B. Kitaj, Gaston Chaissac, JM Alberola, Tony Cragg,

L'autoportrait photographique Un autre moi

Les autoportraits photographiques, jadis en buste et figés, ont fait volte-face avec la maniabilité du Leica, l'invention du Polaroid, du Photomaton et du numérique. Dus à des photographes, des vidéastes, des peintres, des sculpteurs ayant parfois débuté leur carrière par la performance, ils sont l'incarnation d'une expérience personnelle et d'une réflexion sur la trace: une démarche qui les apparente aux autres expressions artistiques, mais que notre société a transmué en une confrontation à l'ensemble des messages visuels de par sa manière de les agréger.
Jean Le Gac, Arnulf Rainer, Peter Laurens Mol, Orlan, Cindy Sherman
 
Pop Art : Mouvement artistique essentiellement britannique et américain des années 60 et 70, qui puise ses sources d'inspiration dans le quotidien et la culture de masse (Lichtenstein, Oldenburg, Warhol, Wesselman).