lundi 20 septembre 2010

LE MONTAGE

LE MONTAGE :

"Ce n'est pas un plan en soi qui a un sens, mais la relation des plans entre eux."
H. AGEL

 

 

1°) Les objectifs du montage, les questions préalables

POUR QUI ? POURQUOI FAIRE ?

Marche à suivre :
  • Etudiez vos matériaux
  • visionnez tout vos plans disponibles une première fois.
  • Puis une seconde fois en prenant des notes sur chaque plan (qualité, intérêt, intervenant, ordre chronologique...)
  • rechercher et organiser les divers éléments dont vous aurez besoin pour votre film (photos, bruitages, musiques...)
Montez

  • commencez par vider vos bandes avec tout les rushes sur votre disque dur, si vous avez assez de place.faire un premier montage cut
  • revenez sur ce montage de base et affiner les découpes.
  • commencez à travailler les transitions.
  • Revenez sur votre montage, en visionnant l’ensemble. (Si vous vous ennuyez sur certains plans c’est que quelque chose ne va pas... ) : imaginez votre futur auditoire Affiner les coupes, raccourcissez, pensez au rythme.
  • préparez un titre, un générique, des panneaux de chapitrage et des éventuels sous-titres.
Ajoutez les bruitages si nécessaire et faites des essais de musiques.
Garder à l’esprit :
Conservez une cohérence.
Mettre en situation.
Ne montrez que l’action essentielle.

2°) Les différents types de montage
On distingue plusieurs types de montage qui peuvent se retrouver tous au sein d’un même film :

  • montage chronologique, présente l’action dans l’ordre de son déroulement
  • montage parallèle, présente des actions éloignées dans le temps ou l’espace
  • montage alterné, présente des actions simultanées
  • flash-back (analepse), retour en arrière chronologique pour revenir sur un évènement vu précédemment ou non vu.
  • prolepse, opération inverse du flash-back : présente une action future (rare)
  • ellipse, fait passer le récit d’un action à une autre sans unité de lieu ou de temps en ne présentant pas ce qui se passe entre les deux.
3°) Les principales règles:

La règle des 180°

4°) Les procédés de liaisons : Transitions entres plans et séquences
  • Cut
  • Fondus
  • Le plus souvent « au noir » ou « enchainé »; plus rarement « au blanc »
  • Les raccords
Ils sont importants car ils assurent l'impression de continuité ou de rupture.

Quelques raccords :

  • raccord son : même son entre deux plans, deux séquences..
  • raccord sur un regard : un personnage regarde hors-champ; dans le plan suivant, on voit ce qu'il regardait.
  • raccord de mouvement : un même mouvement d'un plan à l'autre, ou la continuation d'un mouvement dans le plan suivant.
  • raccord sur un geste : un geste est commencé dans un premier plan, continué ensuite.
  • raccord dans l'axe : deux moments successifs d'un même événement sont traités en deux plans, mais la caméra s'est approchée ou éloignée pour le second plan.
  • raccord champ / contrechamp.
  • raccord " plastique " : d'une image à l'autre, les éléments filmés sont presque identiques
5°) Un remède : le plan de coupe
Plan de coupe, c’est un plan illustratif qui s’insère dans une scène en en remplaçant une partie tout en conservant le son originel de la scène. Un plan de coupe peut être le plan d’un paysage calme pendant un dialogue entre 2 personnages. 

6°) Les erreurs courantes :
Faire des films et des plans trop longs, cela brise le plus souvent le rythme
utiliser toutes les transitions disponibles


Le montage :

1 + 1 = 3

"Le montage est l'art d'exprimer ou de signifier par le rapport de deux plans juxtaposés de telle sorte que cette juxtaposition fasse naître l'idée ou exprimer quelque chose qui n'est contenu dans aucun des deux plans pris séparément. L'ensemble est supérieur à la somme des parties."
Eisenstein 
 
Un film ne se tourne pratiquement jamais dans l'ordre selon lequel il sera regardé. Pour toutes sortes de raisons, on filme à la suite les séquences situées dans un même lieu, nécessitant les mêmes acteurs, etc. La manipulation qui consiste à remettre les plans dans l'ordre par découpage-collage s'appelle "montage". C'est l'opération décisive, l'écriture du film : le metteur en scène allège, supprime, insère, donne une cadence par des alternances de plans, établit des rapports entre sons et images (postsynchronisation), bref, détermine un style.

L'expérience de Koulechov et Poudovkine

Cette expérience met en valeur l'importance du montage. Prenant d'abord un gros plan de l'acteur Ivan Mosjoukine, ils l'ont fait précéder d'abord d'une table pleine de victuailles appétissantes puis d'une jeune femme morte, puis d'un enfant. Les spectateurs ont cru voir chaque fois une expression nouvelle dans le regard de Mosjoukine (qui provenait de la même image) : gourmandise, tristesse, joie. Le regard ne prenait sa signification que par l'image qui le précédait.

"Ce n'est pas un plan en soi qui a un sens, mais la relation des plans entre eux."
H. AGEL

Technique du montage

Le plan-séquence suit les personnages et filme en continu, en principe sans montage. On parle de montage cut lorsque deux plans se suivent sans transition, de fondu enchaîné lorsqu'on passe d'un plan à un autre en les superposant un instant. Citons encore le fondu au noir ou fondu au blanc.
On peut avoir à montrer dans une même séquence des plans insérés muets. On supprime donc dans la séquence une longueur de pellicule identique à celle occupée par le plan en question mais on garde la bande son cela s'appelle un plan de coupe.

Le rythme du film

La cadence à laquelle défilent les plans constitue le rythme du film. Une succession d'un grand nombre de plans courts provoquent un rythme rapide ("montage sec, nerveux"); des plans plus longs, moins nombreux installent un rythme lent.

Types de montages

Le plus souvent les plans peuvent se structurer en syntagmes (suite de plusieurs plans) parallèles (ABAB) ou enchaînés (ABCD).
On distingue aussi :
  • le syntagme scène où la durée de la "représentation" correspond à la durée de l'événement (ce type de montage qui se rapproche très fort de la perception réelle renforce la croyance que les caméras livrent tout ce qu'il faut savoir de la réalité);
  • le syntagme séquence qui opère des coupes dans le temps en sautant des moments jugés sans intérêt. (Cfr. "relation" dans l'écriture romanesque.)
Le montage normal suit la chronologie de l'histoire.
Le montage parallèle permet de montrer différents lieux en même temps.
Le montage par champ-contrechamp montre successivement deux interlocuteurs.
Le montage par adjonction d'images permet des inserts : plan autonome inséré dans une série de plans dont le sujet est différent. Ils seront comparatifs (images métaphoriques, schémas, graphiques,...), explicatifs (détails en très gros plan), subjectifs (concrétisations d'une pensée de la personne à l'écran).
Parmi les nouvelles techniques de création d'images de synthèse on retiendra celle de l'incrustation qui permet de greffer une ou plusieurs images à l'intérieur d'une autre.
Dans le montage par leitmotiv, des séquences s'organisent autour d'un thème qui revient à plusieurs reprises.
Le flash-back ou retour en arrière permet de remonter le temps en créant une chronologie nouvelle. Il est quelquefois signalé par l'usage du fondu enchaîné, ou par l'usage de la voix off qui relie le présent au passé ou par d'autres indices. Le cinéaste peut aussi jouer sur le ralenti ou l'accéléré et ainsi se rendre maître de l'écoulement du temps.

Sens du montage

  • Augmenter l'effet de réel,
  • Créer des figures de style : métaphore, ellipse, analogie et antithèse, par exemple.
  • Créer une structure temporelle ou spatiale.

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