Marie-Christine Poirée, L'Empreinte au XX e Siècle, de la Véronique au Verre Ironique, Éditions l'Harmattan, 1997.
http://books.google.fr/books?id=yWgpQKxqjd4C&lpg=PP1&hl=fr&pg=PA16 - v=onepage&q&f=true
L'auteur : docteur en esthétique, sciences et technologie
des arts ; ex-professeure à l'université de Paris VIII et de Paris I ;
revendique le statut d'artiste peintre.
Thèse de l'auteur : l'empreinte au XX e siècle s'attaque
au modèle théologique de la représentation (la Véronique vénérée à Rome) : les
empreintes réalisées par les artistes depuis la modernité mettent en avant des
procédures, laissent parler la matière et s'opposent ainsi à l'idée de belle
forme et de modèle originaire.
Typologie
1- Empreintes par contact direct : gravure, masque, moulage, traces de pas
2-…Les empreintes à distance : photographie, rayogramme…
Idées intéressantes (sous forme d'un recueil de citations) :
" L'empreinte établit une différence fondamentale au
sein de la ressemblance. Comment peut-elle etre à la fois une trace et un
mouvement, un processus et une forme circonscrite ? Comment peut-elle être à la
fois unique et la copie d'un modèle originaire ? "
" L'empreinte se présente comme une pensée de
l'altérité et de la différence "
" La recherche de l'imitation parfaite du modèle fait
place à la présentation de matrices. Il n'y a pas de modèle imaginaire ; il n'y
a que des traces et des répétitions de traces à partir de matrices. "
(Warhol, Viallat…)
" L'empreinte permet de penser en même temps la
différence et la répétition du meme. "
" Chez Duchamp, l'ombre n'appartient plus à la seule
problématique du clair-obscur, elle se fait matrice "
" …l'empreinte devient un espace globalisant qui lie
l'homme à l'univers suivant une pensée qui s'apparenterait tant à la pensée
présocratique qu'à la pensée extreme orientale : le geste végétal de Penone
comme les calligraphies de métal de Richard Serra sont des sortes
d'idéogrammes. "
" …l'expressionnisme abstrait : les dépôts de peinture
fonctionnent comme empreintes et traces. "
" Elle ( l'empreinte) a pour caractéristique d'être une
frontière entre le trait et le retrait, le moule et l'ombre, entre le vivant et
le mort, l'humain et le divin, entre le matériel et l'immatériel, l'Occident et
l'Orient, la peinture et la sculpture, la machine et le corps… "
" L'empreinte interroge le statut de l'image : la séparation entre l'image comme " pure représentation " et l'indice comme " pure présentation " n'est pas aussi tranchée… "
" l'empreinte est trace d'une absence. " (car trace d'un passage…)
" L'empreinte s'oppose à la scène picturale pleinement
achevée, c'est une trace en cours e naissance ou d'effacement( …) en fait , une
trace fuyante, en mouvement. Dans l'empreinte, une chose se substitue à une
autre. Elle contient une forme qui n'est plus là. "
" Elle a le côté subversif de lever l'interdit du toucher en art en revendiquant le primat de l'haptique sur l'optique. "
" L'empreinte fait tache plutôt que trait. " (à la
fois elle a à voir avec le dessin et s'y oppose).
Artistes évoqués par l'auteur :
Duchamp, Michaux, Pollock, Klein, Viallat, Warhol, Jasper Johns, Rauschenberg, Twombly, artistes du body-art : Orlan , Gina Pane, Acconci, Anish Kapoor, Rocha, Witheread, Tony Cragg, Mc Collum, Oppenheim, Serra, Tapies , Robert Morris, Stelarc.
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